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casque d'Agris

vallée de la Bellonne

Découverte de la grotte des Perrats et du casque

C’est aux spéléologues de l’Association de Recherches Spéléologiques de La Rochefoucauld que revient le mérite de la découverte de la grotte des Perrats à Agris.
Alors que la mémoire collective avait conservé un vague souvenir de l’existence de la cavité, nul n’avait pu y pénétrer depuis l’effondrement de son porche et le lent colmatage des vides subsistant entre les blocs chutés par des terres glissées depuis le plateau. Un courant d’air venant de terriers de blaireaux – indice certain de l’existence d’une cavité encore inaccessible – n’avait pas échappé à deux jeunes spéléologues amateur B. Delage et F. Thévenot, qui avaient entrepris de forcer le passage lorsque, repérés par des spéléologues plus aguerris, ils virent leurs efforts secondés et couronnés de succès:au cours du week-end-end du 1er mai 1981, le terrier abandonné et partiellement rebouché donna accès à un étroit chenal serpentant au ras d’un plafond, seule partie demeurée libre d’un couloir presque entièrement colmaté. Après une longue reptation, une salle de vaste dimension fut atteinte, à partir de laquelle se développait un réseau de galerie. De nombreux tessons de céramique jonchant le sol furent immédiatement observés. Les spéléologues, habitués à respecter les sites archéologiques, prirent soin de jalonner un parcours et prévinrent aussitôt.

Casque en place

Notre visite, prévue pour le 9 mai, dut être reportée au 10. Mais la poursuite de l’exploration de la cavité ne s’en trouva pas annulée pour autant. Ce 9 mai, J.-M. Raynaud, président en exercice de l’Association spéléologique, recueillait sur un cône de terre rejetée d’un terrier le premier fragment d’un luxueux casque celtique du IVe siècle avant J.C., dont un second débris fut découvert dans les mêmes conditions le lendemain, pendant notre présence sur le site, par son épouse! Ces premiers indices et l’observation d’intéressants vestiges de diverses époques, du Bronze ancien au Moyen Age, justifiant le déclenchement d’une campagne de fouille de sauvetage, dûment autorisée par les propriétaires des lieux M. Balloux père et son fils Jean-Marie et M. J.-Cl. Papinot, Directeur des Antiquités historiques de la région Poitou-Charentes. Les buts de ces premiers travaux étaient, bien entendu, la récupération des fragments du casque celtique qu’on supposait dispersés dans les conduits de terriers ou leurs rejets, mais aussi une expertise des potentialités scientifiques du site.

A partir de 1982, les recherches furent réalisées dans le cadre d’opérations de fouilles programmées. Elles ne devaient s’achever qu’en 1994.
Un site aussi riche, et la fascination de l’or qu’il était susceptible de contenir encore, ne pouvaient que susciter la venue de fouilleurs clandestins et autres imbéciles mus plus par la convoitise personnelle que sensible à l’intérêt historique pour la collectivité d’une fouille scientifiquement menée par des archéologues. Malgré sa fermeture par des portes de fer, la grotte a subi à partir de 1991 plusieurs effractions suivies de « prospections » clandestines avec l’aide de détecteurs à métaux. Autant de dépôt de plaintes suivirent ces dégradations…

Les fouilles ont repris de 2002 à 2008, consacrées à l’avant porche et furent alors dirigées par M. Bruno Boulestin, du laboratoire « De la Préhistoire à l’actuel, Cultures, Environnement, Anthropologie », Université de Bordeaux 1, avec la collaboration M. José Gomez de Soto, (direction de l’équipe scientifique pour l’étude des mobiliers) du laboratoire « Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire », Université de Rennes 1.
Il faut aussi rappeler que le casque, s’il est la découverte la plus spectaculaire du site, n’est qu’une parmi bien d’autres très importantes : le repaire de cannibales vers 7000 avant J.-C., le plus important site connu en Centre-Ouest pour l’âge du Bronze ancien et l’âge du Bronze moyen, et fut un sanctuaire gaulois puis romain jusqu’au IIIe siècle après J.-C, et enfin un habitat médiéval aristocratique autour de l’an Mil, le seul en grotte fouillé dans l’Ouest.

La Municipalité remercie chaleureusement M. José GOMES DE SOTO qui a accepté que nous reprenions des extraits de ces ouvrages sur notre site Internet pour résumer l’histoire du Casque.

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L’Archéologue février-mars 2010

Les Gaulois entre Loire et Dordogne